Le doigt d’honneur à Shell et les dreadlocks en perles de Botter à la Fashion Week de Paris

La marque qui avait remporté le prix LVMH en 2018, fait la part belle à la culture caribéenne.

Crédit photo : Botter

Au deuxième jour de la Fashion Week de Paris, Botter surprend la capitale par son défilé Automne/Hiver 2022-23 rafraîchissant, aux inspirations caribéennes. Le duo Lisa Herrebrugh et Rushemy Botter, engagé dans la cause noire ainsi que dans l’écologie, rend hommage à la culture des populations d’origine caribéenne en utilisant un accessoire central de l’expression et de la revendication de cette culture : les perles pour cheveux qui ornent traditionnellement les tresses des afro-caribéennes et caribéens. En résonnance avec l’éthique de la marque, elles sont ici recyclées à partir de déchets plastiques, un fléau dans nos océans, et utilisées en coiffe ou comme robes. Les designers qui viennent de quitter la direction artistique de Nina Ricci, nous plongent en plein carnaval, institution des pays caribéens, avec une palette de couleurs explosives.

Des chaises en guise d’habits et un doigt d’honneur à Shell

Dans cette nouvelle collection, Botter revisite essentiellement le vestiaire masculin. Le vêtement n’est plus qu’un simple habit, il devient moyen d’expression, de revendication de ses origines et de ses positions face aux traumatismes du monde. Le costume traditionnel se réinvente à l’aide de rabats et de fentes inspirés des combinaisons de plongée. Des perles de cheveux ornent une veste en cuir à franges, dessinent des motifs en losanges sur un polo ou encore se transforment en perruque tressée, ou en un haut perlé. Les perles deviennent des sortes de dreadlocks, une coiffure renfermant une réelle histoire et toute une culture aux Caraïbes. Sacs ballons ou bouées, cagoule-masque de plongée ou encore gilets de sauvetage transformés en écharpes, les hommages à l’océan se multiplient pour le duo qui continuer de prouver qu’il sait parfaitement détourner les objets. Un art de la quasi parodie qu’il a prouvé dès ses débuts.

Parmi les pièces présentées, un manteau noir au premier abord classique, se fait remarquer. Dans son dos, une tête-de-mort alliée au logo de la compagnie pétrolière Shell est peinte pour dénoncer les dommages environnementaux qu’elle a causés à Curaçao, ville où la famille de Rushemy Botter habitait. “C’est un gros doigt d’honneur à Shell”, a déclaré le créateur au WWD, et dont les grands-parents vivaient de la pêche.

Le duo avait déjà présenté des pièces anti Shell
Crédit photo : Lyst

Les pièces de cette collection engagée sont à découvrir dans la galerie ci-dessus.

Découvrez également Gregory Assad, le créateur martiniquais qui monte en ce moment.

2 mars 2022

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