Netflix dévoile une nouvelle série sur une influenceuse qui a menti sur son cancer

La série Netflix revient sur l’histoire vraie de Belle Gibson, une influenceuse qui s’est inventé un cancer pour vendre des recettes de cuisine sur Instagram. Et pose, au passage, quelques questions sur notre rapport aux réseaux sociaux.

L’actrice Kaitlyn Dever dans le rôle de Belle Gibson. Crédit photo : Netflix

Ce jeudi 6 février, la plateforme de streaming américaine Netflix a dévoilé une nouvelle mini-série. “Apple Cider Vinegar”, l’adaptation télévisuelle de l’ouvrage “The Woman Who Fooled the World”, des journalistes Beau Donelly et Nick Toscano retrace l’histoire d’Annabelle “Belle” Gibson, une blogueuse australienne qui a attendrit toute la communauté en évoquant son cancer sur les réseaux sociaux. Le problème ? Tout est faux. 

L’histoire débute en 2009, lorsque Belle Gibson annonce à sa communauté avoir été diagnostiquée d’une tumeur au cerveau et qu’elle n’aurait plus que quatre mois à vivre. Le nombre de followers grimpe, attirés par un mélange de compassion et de voyeurisme. Seulement, surprise : en 2013, la jeune femme avoue à ses abonnés être en rémission, non pas grâce à l’intervention des médecins, mais grâce à un régime alimentaire inédit. Des recettes miraculeuses qu’elle partagera (par pure bonté d’âme, évidemment) sur son application “The Whole Party”, disponible au prix de 3,75 dollars australiens. En un mois seulement, les téléchargements explosent, atteignant les 20 000 au bout de quelques semaines. Fleurant le bon filon, une maison d’édition lui propose même d’en faire un livre de cuisine quand, en parallèle, l’Australienne propose à ses 200 000 abonnés de participer à des cagnottes de bienfaisance. 

“Ceci est une histoire vraie basée sur un mensonge”

Malheureusement pour l’influenceuse, en 2015, le journaliste d’investigation Richard Guilliat découvre la supercherie et expose son arnaque au grand jour. “Cette fille était partout dans les médias et personne ne semblait avoir vérifié son histoire, explique l’enquêteur de 60 Minutes Australia à Brut, Ma femme avait eu un cancer, donc j’avais suffisamment de connaissances pour savoir que c’était quasiment impossible qu’elle survive à ce type de tumeur au cerveau. Elle avait aussi effacé son historique pile au moment où elle avait lancé son entreprise. Ça m’a rendu suspicieux.”

Des doutes qui ont donné lieu à un reportage étayé, forçant la principale intéressée à tout avouer dans les colonnes de Woman’s Weekly : “Rien de tout cela n’est vrai, a-t-elle admis, Je ne veux pas de pardon. Par-dessus tout, j’aimerais que les gens disent : « OK, elle est humaine. »” Le 6 mai 2016, Belle Gibson est poursuivie pour ‘fausses déclarations concernant son état de santé’ et ‘promesses de dons’. En 2017, elle est condamnée à payer 400 000 dollars (275 000 euros), amende qu’elle n’a jamais réglée, entraînant la saisie de ses biens. 

Dans la version australienne de Women’s Weekly, Belle Gibson finira par avouer la vérité en 2015

Le problème, c’est que certains de ses followers sont réellement malades et ont aveuglément fait confiance à cette soi-disant survivante, jusqu’à arrêter leurs traitements pour suivre le “sien”. Soulevant ainsi deux questions : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour s’acheter la sympathie des gens ? Et dans quelle mesure le nombre d’abonnés influence la confiance que l’on porte en quelqu’un ? 

La série, dont chaque épisode s’ouvre sur la phrase “Ceci est une histoire vraie basée sur un mensonge. Et Belle Gibson n’a pas été payée pour cette histoire”, en plus de dénoncer la malhonnêteté de sa protagoniste, interroge également notre responsabilité en tant qu’utilisateurs des réseaux sociaux et que followers. Une série qui survient en pleine ère des “influvoleurs” qui trouve également son pendant français : l’influenceur Dylan Thiry a par exemple, entre deux cagnottes humanitaires douteuses, fait la promotion de gélules pour guérir les cellules ”cancérigeuses”. Ses mots, pas les nôtres. 

6 février 2025

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