Durant trois épisodes on se rapproche au plus près de la star de tennis. En vain.
Mini série. Ce nouveau programme Netflix consacré à la championne de tennis Naomi Osaka, n’aura jamais aussi bien porté son nom. Parce que les trois épisodes de 38, 42, 33 minutes chacun, ne font office que de hors d’œuvre et c’est là toute la frustration. Alors que la docu-série tombe à point nommé, en pleine polémique après le retrait de Naomi Osaka de Roland Garros, nous aurions voulu plonger plus longuement et profondément dans l’univers d’une athlète qui derrière une grande timidité, a choisi d’utiliser sa notoriété pour mener des combats à voix haute. Réalisée par Garrett Bradley, nommée aux Oscars, et produite par la société de production de LeBron James, “Naomi Osaka”, se scinde en trois épisodes “L’éclosion”, “Mentale de championne”, “Nouveaux schémas” aux allures de vlog avec de très beaux plans de cinéma le tout sur une bande sonore de Blood Orange, arrosant au chalumeau des plans banals d’un suspens enivrant.
De sa gêne à habiter seule, préférant passer la nuit sur son téléphone pour éviter d’avoir peur, à ses marches nocturnes après la mort de Kobe Bryant où elle se filme elle même dans la pénombre, on découvre le quotidien presque ordinaire d’une jeune femme de 23 ans. Le tout grâce à une petite caméra que la réalisatrice a laissé à la sportive. En accouche des séquences de confessions qui permettent d’être au plus près de la championne et qui sont immédiatement chassées par des images d’Osaka en plein shooting de mode, presque hébétée. Ainsi se crée un jeu de distance permanent, laissant s’échapper la star de tennis alors qu’on s’apprêtait à la connaitre davantage. Sa victoire face à Serena Williams en 2020, tournant de sa carrière, ne sera ainsi que survolée. Sa gêne de ne pas savoir parler parfaitement japonais aussi. Sa relation avec ses parents ne sera approfondie que dans les dernières minutes du troisième épisode.
Naomi Osaka est un mirage dans cette mini série Netflix. Peut-être voulait-elle le rester. Peut-être est-ce la force de ce programme finalement qu’on vous conseille de regarder parce que jamais encore Naomi Osaka ne vous aura parlé de si près.
19 juillet 2021
