Le Coq Sportif sauvé après un bras de fer

Un homme d’affaires franco-suisse a gagné la bataille face au milliardaire Xavier Niel et Teddy Riner, également intéressés par l’acquisition de Le Coq Sportif. 

La campagne « Le sport fait vibrer ». Crédit photo : Le Coq Sportif

La saga Le Coq Sportif toucherait-elle à sa fin ? Ce vendredi 4 juillet, le tribunal des activités économiques de Paris a retenu le projet de reprise de l’équipementier sportif de l’entrepreneur Dan Mamane (ex-Conforama Suisse), au détriment du consortium mené par la société de retournement Neopar et soutenue par Iconix, Xavier Niel et Teddy Riner. En juin dernier, les avocats des Français avaient affirmé dans un courrier de 5 pages adressé au président du tribunal ainsi qu’à la procureure de la République de Paris que leur plan de reprise avait été “délibérément entravé, affaibli, puis évincé de fait du processus d’examen”. Alors, qu’est ce qui a fait la différence ? 

Dan Mamane lors de son rachat de Conforama. Crédit photo : Valentin Flauraud pour Le Temps

From Decathlon to Le Bon Marché ?

S’appuyant sur un consortium incluant notamment Mirabaud Patrimoine Vivant, Dan Mamane bénéficie de 70 millions d’euros d’apport pour sauver la marque, et prévoit une restructuration sociale assurant 201 postes maintenus et 89 à 94 suppressions. “Le plan validé par le tribunal vise à repositionner Le Coq Sportif comme une marque internationale de référence dans le sport et le lifestyle haut de gamme,” précise un communiqué. 

Un sacré projet qui mise sur de gros noms pour permettre à Le Coq Sportif de s’élever. À la direction générale, c’est par exemple Alexandre Fauvet, ancien dirigeant de Lacoste et co-fondateur de Fusalp, qui est nommé. Il s’est d’ailleurs félicité de cette nouvelle dans les colonnes de L’Est Eclair : “Le potentiel de cette marque est extrêmement fort”. L’entreprise a également réussi à attraper dans ses filets groupe japonais Itochu (propriétaire de Le Coq Sportif en Asie) et Udi Avshalom, expert mondialement reconnu de la sneaker, ancien COO d’Adidas, et qui prendra le poste de Brand Strategic Advisor Global. L’ambition ? Atteindre un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2030 (contre 122 en 2023) et “un retour à la rentabilité soutenue”. Pour arriver à un tel résultat, la marque devrait enregistrer “une évolution de l’offre, avec une segmentation repensée autour de quatre univers : sportstyle, sport heritage, lifestyle chic et performance technique. La distribution sera rééquilibrée entre réseau sélectif, e-commerce, places de marché et magasins affiliés. À l’international, l’ambition est claire : tripler la part des ventes hors de France d’ici 2027”.

Revaloriser le savoir-faire français

Pour les nouveaux propriétaires, l’atout principal de Le Coq Sportif, c’est son identité française. Une qualité qui pèse lourd à l’international, et notamment outre-Atlantique. “Après des années difficiles, le Coq Sportif doit retrouver son rayonnement et sa désirabilité, c’est le sens de notre projet. Il repose sur des convictions fortes et les atouts de cette marque emblématique : une marque française, un savoir-faire textile unique, un ancrage territorial précieux et un immense potentiel de reconquête, explique Dan Mamane dans la communiqué. Nous allons redonner au Coq Sportif les moyens d’innover, de séduire à nouveau les marchés mondiaux et de s’affirmer comme une référence du style et du sport à la française”. Dès lors, les ateliers historiques de Romilly-sur-Seine, à quelques kilomètres de Troyes, seront non seulement conservés mais tiendraient un rôle central dans cette restructuration. Fonctions créatives, industrielles et stratégiques seront alors rassemblés dans ce nouveau cœur de Le Coq Sportif. “Le site de Romilly-sur-Seine deviendra un véritable pôle de référence pour l’innovation textile, la production haut de gamme et l’économie circulaire. Il accueillera également un centre de recherche et développement, permettant d’intégrer les technologies les plus avancées en matière de design, de matières et de production responsable”

8 juillet 2025

Previous Article

Procès Diddy : un revers pour MeToo ?

Next Article

La directrice marketing de Saucony, Joy Allen Altimare, nous explique son job

Related Posts