Le label fondé à Paris par la créatrice Fatoumata Guirassy crée le point de rencontre entre la femme et son histoire ancestrale.
C’est en 2015 que la jeune créatrice sénégalo-guinéenne Fatoumata Guirassy décide d’user de sa maîtrise de la couture et de la broderie à travers son label Gueras Fatim, afin de mêler les cultures tout en sublimant la femme. Contraction de son nom de famille et du prénom Fatima signifiant en arabe « jeune chamelle qui vient d’être sevrée », Gueras Fatim tend à épandre la figure d’une femme forte et confiante, tant sur le plan mental que physique et spirituel. Entre coupes raffinées et inspirations sportswear, le label se veut ainsi faire le pont entre histoires ancestrales et féminité aux multiples facettes. Rencontre.
ANCRÉ : Depuis quand imagines-tu tes propres créations et qu’est-ce qui t’a donné envie de lancer ta propre marque ?
Fatoumata Guirassy, créatrice de Gueras Fatim : Je dirais que ça remonte à l’époque du lycée. J’ai grandi en Auvergne et les pièces qui me plaisaient dans les magazines étaient introuvables à Vichy, du coup dès que j’ai eu les bases du modélisme et de la couture j’ai commencé à me confectionner des tenues perso. J’arrive à Paris en 2012 où j’ai travaillé dans différentes maisons de couture telles que Balenciaga, Celine et Alexander MC Queen, avec un statut d’intérimaire pour des missions de courte durée. Au début, ça me faisait rêver, je m’imaginais monter les échelons car ce que je voulais vraiment au fond de moi c’était faire de la création. Je croyais en moi mais forcée de constater que j’étais au plus bas de la pyramide, je n’avais pas fait de grandes écoles de mode pour me faire une place dans une entreprise déjà établie et surtout, je ressentais le besoin de créer tout un univers qui me ressemble. Un peu plus tard en 2015, je crée un full look pour moi et pour lequel je reçois beaucoup de retours positifs et d’encouragements. C’est à partir de ce moment que je décide de développer ma première collection image.
Où puises-tu tes inspirations ?
Je m’inspire des coutumes ancestrales, des vêtements traditionnels et du multiculturalisme, mais également des coupes vintage et du sportswear.
Comment décris-tu ton processus créatif ?
Ce qui m’intéresse dans mon processus de création c’est de faire se rencontrer différents peuples et de mixer les codes entre eux. Je suis constamment à la recherche de symboles, d’histoire de l’art et de la mode. Dans la collection actuelle « Child of migrant » on y retrouve des influences africaines, d’Asie du Sud, gitanes et orientales. Je crée de sorte que tous les univers se mélangent de façon évidente.
Tu as appris la couture toute seule ? Quels ont été tes plus gros challenges ?
J’ai appris la couture et le modélisme au lycée professionnel où j’ai étudié les artisanats et métiers d’art option couture floue. Mes plus gros challenges ont été de créer mes premières collections en parallèle de mes différents jobs en tant que salariée, de partir de rien et d’être auto-entrepreneure aujourd’hui.
Peux-tu nous raconter l’histoire de ta robe Amazonia ?
La robe Amazonia est inspirée des petites statuettes antiques qui sont souvent symboles de fertilité ou représentent une vénus. Leurs courbes sont souvent exagérées. La robe à été créée pour aller à tous types de taille et morphologie. Les motifs sont disposés de façon à créer une sorte de trompe-l’œil et la maille épouse parfaitement les courbes naturelles.
Crédit photo : Gueras Fatim
Tu mets un point d’honneur à l’âme féminine et au multiculturalisme. À quoi ressemble la femme Gueras Fatim ? Comment s’affirme-t-elle ?
La femme Gueras Fatim c’est une femme qui embrasse son histoire autant dans son cercle familial que dans le grand cercle des femmes du monde. Elle sait se reconnaître dans l’autre. Niveau style, elle aime se démarquer tout en étant confortable et porter des coupes qui la mettent en valeur. Elle aime voyager à travers sa garde robe sans tomber dans la caricature.
Les créations Gueras Fatim sont à retrouver ici.
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14 février 2022
