Les élèves de l’Institut Français de la Mode ont présenté leurs collections lors d’un défilé à domicile, à la Cité de la Mode et du Design.
À l’occasion de la Fashion Week de Paris qui s’est achevée hier, les élèves du Master of Arts in Fashion Design du prestigieux Institut Français de la Mode présentaient leurs premières collections dans le cadre de leur programme, lundi 1er mars. C’est à la Cité de la Mode et du Design, lieu emblématique parisien connu pour sa façade architecturale verte fluo, abritant entre autres la célèbre école, que ce show inaugural a pris forme. “C’est l’occasion d’apprécier le niveau créatif de cette première promotion de notre nouveau master, d’identifier les talents émergents de demain et de contribuer à repenser la mode à la lumière des bouleversements actuels.”, explique Xavier Romatet, doyen de l’IFM. Suivez le guide pour découvrir et explorer les collections des six élèves de la spécialité Womenswear du Master : Sofia Massuti, Soyul Kim, Frida Jõe, Jisoo Baik, Yasmin Pan et Clément Picot.
“Having been” de Sofia Massuti
Comme son nom nous y réfère, la collection de Sofia Massuti prend sa source dans les souvenirs et la relation que nous entretenons avec ces derniers. Comme si nous étions indéniablement connectés à notre passé. Sofia utilise ce rapprochement entre l’humain et le souvenir pour l’appliquer à sa manière aux vêtements. Comme le passé nous marque d’une certaine manière, il marque également de par les traces d’usure, la pièce que nous avons porté maintes fois. Au programme : robe vert pomme fleurie, chemises destructurées et coupes oversize.
“Adultescence” de Soyul Kim
Soyul Kim imagine la femme pour qui elle conçoit le vêtement avant même de penser à la pièce en elle-même. Pour elle, la femme est pleine de courage, de curiosité et d’imagination. Des traits de caractère qu’elle réfère rapidement à celui de l’enfant vivant dans un corps d’adulte, ce qui constitue le thème principal de sa collection. Pour représenter au mieux cette vision, Kim présente des silhouettes coriaces et des matériaux solides comme ses épaulettes en forme d’armure, le tout mélangé à la douceur de la dentelle. Férocité et tendresse sont les mots d’ordre.
Frida Jõe
La genèse de la collection de Frida Jõe prend forme à travers son rapport à la photographie. Elle s’intéresse à des sensations comme l’odorat et le goût, compressées en un format 2D. Une fraction de temps imagée qui ne se répétera sûrement plus mais que nous gardons en souvenir grâce à la photo. Frida Jõe compare la photographie aux sensations que nous vivons lors de la prise du cliché. Une collection reflétant cette vision, riche en drapé et en superpositions.
“SAFE SPACE” de Jisoo Baik
À travers sa collection, Jisoo Baik souhaite créer un espace où l’on se sent en sécurité, comme protégé. De par cette sensation, Baik nous invite à être nous-même. Après s’être faite voler ses affaires personnelles dans la rue, expérience qu’elle définit comme traumatique, elle décide de centrer et d’intensifier sa réflexion sur comment chaque individus protègent ses biens à sa manière. On y retrouve alors ce sac blanc greffé sous un blazer cintré.
“CONSTRAINT x LIBERATION” de Yasmin Pan
Yasmin Pan décrit sa collection comme une invitation à s’échapper de ces “moments de peur qui nous glacent et des croyances et concepts qui nous retiennent“. Brésilienne, de grands-parents chinois, Yasmin a grandi en faisant face aux stéréotypes et aux idées préconçues. C’est grâce à son maniement des matières qu’elle souhaite déconstruire les clichés associés à la femme pour y apporter un regard plus évolutif, avec entre autres des corsets aux formes ondulées venant englober ses silhouettes.
“Dream Until The End” de Clément Picot
Clément Picot puise son inspiration de deux de ses films préférés : American Psycho et The Shining, du légendaire Stanley Kubrick. “Je voulais rendre hommage à ces deux films à travers une série de clins d’œil dans les looks de la collection, mais surtout, je voulais créer ma propre narration.”, déclare-t-il à i-D. Tout au long de sa présentation, les looks puissants reflètent l’idée de rêve qui se transforme peu à peu en cauchemar à travers des silhouettes hybrides. Un transformation accentuée par cette frontière entre l’imaginaire et le réel. Au programme, des épaulettes en forme de cube, des imprimés de visages hurlants et des manteaux extra longs aux épaules déstructurées.
11 mars 2021
