Le label belge fait la part belle à la diversité et à la féminité.
“S’ils ne peuvent pas changer le monde, nous allons le faire.”, c’est le slogan de la jeune griffe bruxelloise Ester Manas, co-créée par les designers belges Ester Manas et Balthazar Delepierre. Demi-finalistes du Prix LVMH en 2020 et vainqueurs du Prix Galeries Lafayette lors du Festival de Hyères en 2018 pour leur collection « Big Again », le duo de choc acquière par la suite l’opportunité de dessiner une collection pour le grand magasin parisien, qui sera lancée en 2019 comme un avant-goût de leur première ligne officielle. Ester Manas est avant tout le fruit d’une frustration personnelle de la co-fondatrice éponyme, qui, s’habillant en taille 44, ne trouvait pas de vêtements qui la mettaient réellement en valeur. Une problématique qui demeure systémique dans l’industrie de la mode alors que les grandes tailles représentent près d’un tiers des consommateurs. Aujourd’hui Ester Manas fait la part belle à l’inclusivité, en témoigne son dernier défilé à la Fashion Week de Paris.
« Habillez-vous différemment«
Le message que souhaite faire passer Ester Manas résonne comme une invitation à aimer sa silhouette, quelle qu’elle soit, à s’habiller selon ses propres envies et à ne pas se plier aux diktats de beauté qui sévissent toujours au sein de l’industrie de la mode. Une bienveillance pleine de sincérité que l’on remarque tout de suite à la vue du logo : deux mains qui se tiennent et qui forment un coeur. C’est ce symbole que les mannequins ont arborés lors du dernier défilé de la griffe durant la Fashion Week parisienne qui s’est déroulée il y a quelques semaines. Sur le catwalk de ce défilé, des silhouettes et des visages de tous horizons et de toutes tailles. Un amour pour la diversité qui s’étend jusqu’à la création de vêtements avec tout un panel de matières et coupes différentes. On y retrouve un assortiment de pièces asymétriques, transparentes et fendues, pourvues de découpes finement choisies dans le but de mettre en valeurs ces endroits habituellement appréhendés par les femmes aux vues des diktats sociétaux du monde actuel. Les coupes révèlent alors joliment les hanches, les ventres et les jambes, sensualisés et rehaussés par les robes à volants et jupes froncées.
Une taille unique pour toutes les formes
Ester Manas ne propose qu’une taille unique, ce qui a tout de suite attisé notre curiosité. Un vêtement qui sied tout aussi bien à une taille 34 qu’à une taille 50, c’est de là que se démarque la griffe bruxelloise qui place le fronçage de la matière, les micro-lacets ou encore le travail de la maille au centre de ses techniques de création. « Nous travaillons aussi avec des filles aux morphologies très diverses et nous fondons vraiment notre processus créatif sur elles, leurs expériences et leurs envies. Créer des vêtements en taille unique nécessite aussi un travail de patronage énorme. Enfin, nous nous servons énormément du feed-back de nos modèles pour retravailler les pièces. », a confié Balthazar Delepierre à Numero. En plus d’être entièrement inclusif, Ester Manas s’attèle à produire de la façon la plus durable et éthique possible. 95% des tissus utilisés proviennent de dead stocks et de matières recyclées tandis que la confection de chaque pièce provient d’un atelier de réinsertion socio-professionnelle situé à Bruxelles.
La collection printemps-été 2022 d’Ester Manas est désormais disponible sur son site.
Toujours dans le thème de la bienveillance et de l’acceptation de soi, découvrez les douces mains de Jasmains.
17 octobre 2021