Quand les cheerleaders se battent pour leur salaire

La deuxième saison de la série-réalité « America’s Sweethearts » diffusée sur Netflix a mis en lumière les efforts payants de l’équipe des Dallas Cowboy pour obtenir une vraie stabilité financière.

L’équipe des Cowboys de Dallas. Crédit photo : Netflix

Mettant en scène l’équipe de cheerleading des Cowboys de Dallas, de leurs auditions à leurs représentations en passant par les pressions exercées sur les membres de l’équipe de la plus populaire des États Unis, « America’s Sweethearts » dresse un tout autre portrait de la pom-pom-girl. Loin d’être cantonnés à un rôle de supporter en jupe courte, les Cowboys de Dallas sont surtout de véritables athlètes, soumises non seulement à une pression de la performance mais aussi de la perfection physique. Alors à force d’entraînements acharnés et de régimes à répétition, les sportives ont décidé qu’il était temps d’être rémunéré à la hauteur de leurs sacrifices et se sont révélées être des femmes d’affaires au pouvoir de négociation redoutable, qui pourrait bien redéfinir la grille de salaire de toute une profession. 

Pression maximale, salaire minimal

“Nous sommes bien plus que de simples pom-pom girls. Nous sommes des femmes talentueuses, fortes, instruites et des athlètes travailleuses qui méritent d’être reconnues comme telles,” rappelle « la pom-pom girl Cowgirl de Dallas Jada McLean avec fierté dans les colonnes du New York Times. Connue pour son manque d’opportunités professionnelles après les études, la pratique du cheerleading ne brille pas non plus pour ses salaires, réputés pour être particulièrement bas. Surtout en comparaison des rémunérations des footballeurs qu’elles encouragent, à l’image du quarterback, Dak Prescott, qui gagne 60 millions de dollars par saison. Comme on l’apprend au fil des épisodes, la plupart des cheerleaders ayant intégré la meilleure équipe du monde sont obligée de cumuler les emplois en plus de « DCC » pour espérer joindre les deux bouts. Un manque de considération « compensé » selon les dirigeants par des avantages en natures comme l’accès à des soins esthétiques ou des rendez-vous chez le coiffeur gratuits.

En 2018, l’ancienne cheerleader Erica Wilkins a intenté un procès contre l’équipe pour abus de rémunération. Dans sa plainte, elle affirmait avoir été payée environ 7 dollars de l’heure, sans heures supplémentaires, en plus du forfait de 200 dollars par match. Un montant total bien inférieur au salaire annuel de la mascotte de l’équipe, Rowdy, qui est de 65 000 dollars par an (contre 16 500 dollars pour les pom-pom-girls). Si l’affaire a été réglée à l’amiable, les salaires, eux, n’ont pas beaucoup bougé depuis. Jada McLean a confirmé qu’elle et ses coéquipières avaient été payées 15 dollars de l’heure lors de la saison 2024 de la NFL. 

Le début d’une nouvelle ère ?

Sujet phare de la saison 2, la question de la rémunération se fait pourtant discrète. Si l’annonce d’une augmentation de 400% apparaît comme une mesure progressiste (ce qu’elle est, malgré tout), elle n’évoque pas les salaires d’antan et les modalités du nouveau contrat. Cependant, Jada McLean affirme (toujours dans les colonnes du New York Times) qu’avec “l’augmentation des salaires, les pom-pom girls expérimentées pourraient désormais gagner plus de 75 $ de l’heure.” Elle précise également que le nouveau contrat modifie la structure de rémunération pour les jours de match et autres apparitions officielles. Elle précise tout de même que ce dernier ne prévoit pas d’assurance maladie.

Une augmentation qui risquerait bien de bouleverser toute une industrie et pas seulement le quotidien des Cowboys de Dallas, comme l’a déclaré Daniel Kelly II, doyen associé et professeur au Tisch Institute for Global Sport de l’Université de New York. En effet, cette revalorisation de 400% augmentera également le taux global du marché pour ces athlètes, les plaçant essentiellement “au-dessus des salaires du personnel d’animation et des entrepreneurs indépendants, comme les mascottes”. Une juste reconnaissance quand on sait que “faire partie de l’équipe exige des heures de répétitions par semaine, dix matchs à domicile par saison, des performances à la mi-temps et des apparitions exceptionnelles,” rappelle Jada McLean. Car si, pour beaucoup de cheerleaders, faire partie des Cowboys est le graal absolu, ce sentiment de prestige ne plus être utilisé pour justifier des salaires trop bas. 

30 juin 2025

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