Le patron du groupe de luxe LVMH joue la carte de l’observation.
Dans une récente interview pou Madame Figaro, Kim Jones, directeur artistique des collections homme et collections femme chez Fendi mettait en garde sur le metavers. Interrogé sur le sujet à propos d’une possible collection Fendi sous forme de NFT, le designer répondait ceci : « Je ne sais pas si le métavers est une direction saine ». Celui qui officie sous la houlette de LVMH peut compter sur le soutien de Bernard Arnault qui lui aussi se dit prudent quant à cette nouveauté. Dans une conférence, l’homme d’affaires s’est exprimé sur la stratégie du conglomérat de luxe face au métavers, univers virtuel annoncé en grandes pompes par Mark Zuckerberg en octobre 2021.
« Vendre des baskets virtuelles à 10 euros ne nous intéresse pas »
« Permettez-moi de commencer par dire que c’est un monde purement virtuel et jusqu’à présent, nous sommes dans le monde réel et nous vendons de vrais produits. Bien sûr, c’est convaincant, c’est intéressant, ça peut même être assez amusant. Il faut voir quelles sont les applications de ce métavers et de ces NFT », a confié Bernard Arnault lors d’une visioconférence avec des analystes et des journalistes.« Si c’est bien fait, cela peut probablement avoir un impact positif sur les activités des marques. Mais vendre des baskets virtuelles à 10 euros ne nous intéresse pas », a ajouté le PDG de LVMH.
Une stratégie bien différente de son concurrent Kering qui, avec ses marques Balenciaga et Gucci, est entré de plein pied dans le metavers. Le tout en multipliant les opérations marketing et de vente. Dès mai 2021 Gucci avait par exemple imaginé son Gucci Garden sur la plateforme Roblox. Dedans, les visiteurs pouvaient acheter des articles virtuels exclusifs comme par exemple le sac Dionysus de la marque qui s’était même vendu plus cher que la version physique. En septembre dernier, Balenciaga s’offrait une collaboration avec Fortnite.
La veille d’un secteur en plein explosion
LVMH joue de son côté davantage la carte de l’observation du marché. « En conclusion, je dirais juste, méfiez-vous des bulles. Je m’en souviens depuis les débuts d’Internet, au début des années 2000. Il y avait un tas de Facebook potentiels à l’époque, et à la fin, un seul d’entre eux a fonctionné. Alors soyons prudents ». En 2008, LVMH avait fait les frais de la faillite du site Boo.com dont il était investisseur. Cette plateforme lancée par deux suédois voulait vendre des vêtements de luxe et de créateurs à une cible jeune et branchée. Malgré une levée de fond de 120 millions de dollars le site avait finalement fait faillite quelques mois après son lancement.
28 janvier 2022