Le tissu est déjà prêt.
Alors que le Grand Palais éphémère a récemment ouvert ses portes, il faudra encore patienter quelques mois avant de voir l’Arc de Triomphe recouvert de 25 000 mètres carrés de tissu. Imaginé par le défunt artiste Christo, ce projet devait initialement voir le jour en septembre 2020. Crise sanitaire oblige, la construction a été repoussée d’un an, et devrait finalement voir le jour en septembre prochain, pour une durée limitée de 16 jours. Décédé en mai 2020, Christo ne pourra pas superviser l’avancée de ce projet, confié à son neveu Vladimir Yavachev.
Faire face à de nombreuses contraintes
Officiellement prévu pour 2020, le projet avait déjà débuté, mais a dû ralentir à cause de la pandémie. « Nous cousions déjà le tissu. Christo a toujours voulu avoir beaucoup de plis, alors nous avons dû doubler la quantité de tissu nécessaire pour couvrir l’arc.« , confiait Vladimir Yavachev, directeur de projet pour l’installation de l’Arc de Triomphe. Malgré cet imprévu, les organisateurs ont décidé de terminer la couture en avance. Ainsi, des rouleaux massifs de tissus sont actuellement conservés dans un entrepôt. « Comme les bouteilles de champagne, nous devons les retourner toutes les quelques semaines », a expliqué M. Yavachev. « Nous ne voulons pas que le poids du rouleau endommage le tissu.« En parallèle, les équipes doivent faire face à un autre problème de taille : le délai de réalisation. La construction ne peut pas commencer avant le 15 juillet, car l’Arc de Triomphe doit être disponible pour la fête nationale. Et elle doit être désinstallée à temps pour la fête de l’Armistice, qui a lieu en novembre.
Le projet de toute une vie
Depuis les années 1960, Christo travaille à la réalisation de ce projet d’envergure aux côtés de sa femme Jeanne-Claude. Connus pour leurs installations, ils ont déjà recouvert le Pont-Neuf de Paris dans 41 800 mètres carrés de tissu en 1985 et le Reichstag de Berlin dans 100 000 mètres carrés de tissu en 1995. Conscient des coûts d’investissement de ce projet qu’il a en grande partie financé seul, Christo a décidé de vendre aux enchères ses créations. À la mort de l’artiste, son neveu a décidé de continuer à vendre ses œuvres. « Il nous reste quelques œuvres que Christo a faites avant de mourir. Il s’agit notamment de représentations du projet de l’Arc de Triomphe, en plus de travaux antérieurs et non reliés que Christo a réalisés au fil des décennies. Les organisateurs vendront des œuvres d’art aux collectionneurs directement, ainsi que par le biais de ventes privées à Sotheby’s.« , annonçait-il. Au total, le projet devrait coûter pas moins de 14 millions d’euros.
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14 juin 2021
