L’annonce d’un concert d’Aya Nakamura en province révèle le racisme persistant en France

Les organisateurs du festival Lovely Brive Festival, prévu le 19 juillet 2026, se réjouissaient de faire venir la superstar en Corrèze. Mais ne s’attendaient pas à un tel déferlement de haine en ligne.

Aya Nakamura via son compte Instagram

Rien ne semble enrayer la haine en ligne envers Aya Nakamura. Pas même la récente condamnation de dix membres du groupe d’extrême droit, Les Natifs, pour « injure publique aggravée », envers la superstar en amont de sa participation aux JO de Paris 2024. C’est en tout cas ce que révèle le site La Montagne qui, en faisant l’annonce de la participation d’Aya Nakamura comme tête d’affiche du prochain Lovely Brive Festival en juillet prochain, note une vague de commentaires racistes sous ses publications. Même constat sur les réseaux sociaux du festival qui se réjouit de faire venir la superstar jusqu’en Corrèze, mais qui se dit étonné de l’ampleur de cette vague de haine.

« On s’y attendait, parce qu’on avait vu les réactions à la suite de sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris en 2024, mais pas à ce point-là », confie Stéphane Canarias, directeur du festival à La Montagne. « Je peux comprendre qu’on n’aime pas sa musique, je ne peux pas comprendre que ça aille aussi loin dans les propos, ajoute-t-il. On ne force personne à venir la voir, mais on est très fier de l’avoir. ».

Face aux injures racistes, La Montagne a choisi de répliquer en publiant une vidéo de rappel sur le cyberharcèlement, harcèlement en meute, sur son compte Instagram. « La loi encadre strictement la haine en ligne, et les sanctions peuvent être très lourdes« , écrit le média.

L’arbre qui ne cache plus la forêt

Le racisme systémique envers Aya Nakamura se manifeste notamment par une mise en cause de son identité et de ses origines plutôt que de sa musique. Cette dynamique est illustrée par la récente déclaration du député RN Julien Odoul dans l’émission Complément d’Enquête. Interrogé sur la participation de la chanteuse aux JO de Paris 2024, il a déclaré : « Aya Nakamura, c’est le mépris de notre identité, c’est l’abaissement culturel, et le fait de la mettre en scène avec ce qui constitue l’un des piliers de la France, en tout cas de sa représentation : la Garde Républicaine. »

Cette intervention reflète un préjugé structurel et culturel : plutôt que d’évaluer la performance artistique, le critique s’attaque à son origine et à ce qu’elle représente symboliquement, ce qui illustre parfaitement la manière dont le racisme systémique peut se manifester dans le débat public et médiatique.

@complementdenquete_off

Le député RN Julien Odoul a très vivement critiqué le choix d’Aya Nakamura sur X le soir de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Aujourd’hui, il n’a pas changé d’avis, estimant qu’il s’agissait d’un « abaissement culturel ». 👉 #ComplementDenquete disponible en replay sur france.tv – lien en bio 👉 "Wokes : La dictature des bien-pensants ?" #jo2024 #ayanakamura #politiquefrance

♬ son original – ComplementDenquete_off

    La violence raciste qui cible Aya Nakamura n’est pas isolée : elle est le symptôme d’une société où le talent des minorités est encore jugé à l’aune de leur origine, et non de leurs accomplissements.

    12 novembre 2025

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