Vers la fin des collaborations entre influenceurs français et SHEIN ?

Récemment amendée par la commission sénatoriale, la proposition de loi anti fast-fashion pourrait bien empêcher les stars des réseaux de faire la promotion des géants SHEIN, Temu ou AliExpress. 

Crédit vidéo : Miniature de la vidéo « TRY-ON HAUL SHEIN PRINTEMPS 🌸 des pépites et des fails ! » de Laura R

Alors que la loi anti fast-fashion devrait être étudiée au Sénat dans deux semaines, certains collectifs s’alertent de la façon dont le texte a été vidé selon eux, de sa substance. En effet si ce dernier souhaite interdire les collaborations payantes entre SHEIN et les influenceurs sur les réseaux sociaux, il n’encadre pas les cadeaux reçus. Alors que la députée Horizons Anne-Cécile Violland, le président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin Yann Rivoallan, la fondatrice de la marque Loom et du collectif En mode climat Jula Faure et Victoire Satto, créatice du média The Good Goods désiraient par exemple faire interdire la publicité des groupes de fast-fashion, la commission, elle préfère en “encadrer” la promotion. Nombreux à proposer des codes promos et autres haul SHEIN et Temu, les influenceurs seront-ils impactés par cette mesure ?

David contre Goliath

Et bien, à en croire Victoire Satto, pas tant que ça. En effet, cet encadrement interdirait par exemple aux influenceurs de faire des collaborations avec ces enseignes. Or, selon la fondatrice du média The Good Goods, les modalités de partenariats entre les influenceurs et SHEIN concernent surtout des dons de vêtements en échange d’une pub, rarement une rémunération. La publicité n’est d’ailleurs pas la seule mention qui a semble avoir été révisée. Réclamant par exemple la mise en place de prime-pénalités en fonction de l’impact durable des vêtements, les défenseurs de la loi ont été surpris de découvrir que ces dernières ne seraient plus indexées en fonction de l’impact environnemental, mais des “pratiques industrielles et commerciales”. Ce qui, soyons honnêtes, ne veut pas dire grand chose. 

Une nouvelle version qui, pour la députée Anne-Cécile Violland, tient d’un “lobbying sur et certain”. Même son de cloche pour Julia Faure, qui estime que “le texte a été diminué pour des raisons politiques”. En effet, entre les gros acteurs de l’ultra fast-fashion et les politiques français, c’est le grand amour. Rappelons notamment que Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron a été embauché par SHEIN en tant que responsable RSE, mais que l’entreprise chinoise a aussi recruté Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’État, et Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef, le syndicat des patrons. Une équipe de choc qui ne fait visiblement pas peur aux quatre intervenants du Fashion Act qui ont tenu à rappeler que “soutenir cette loi, c’est ce qu’il y a de plus puissant.” Rendez-vous dans une quinzaine de jours pour connaître la position du Sénat, et, surtout, son verdict. 

16 mai 2025

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