USURE PROJECT, l’upcyling rock et hip hop

Rencontre avec le designer français Stéphane Kouamé.

Depuis 2017, Stéphane Kouamé recycle des pièces sous le nom de Usure Project. Il y injecte ses influences à la fois urbaines et rock and roll donnant un autre souffle à des pièces vintage pour les amoureux de la street. Il fait partie de ceux qui, depuis quelques années, comme Maison Mourcel ou Andrea Crews, ont eu le souhait d’avoir une consommation plus réfléchie. Face à la fast fashion Stéphane Kouamé affiche tout de même un rythme soutenu avec la production de 10 pièces par semaine. Rencontre.

ANCRÉ : Comment votre style a-t-il évolué depuis vos débuts ? 

Stéphane Kouamé, fondateur Usure project : Le style de Usure project a évolué après beaucoup de remises en question surtout à mes débuts. Avec le temps il a fallu que je sorte du cadre pour trouver ma propre identité visuelle, pour que tout le monde puisse reconnaître mon travail dans la rue. Après plusieurs recherches en bibliothèque, dans les livres dédiés à l’histoire de la mode, je suis tombé sur un bouquin qui parlait de l’évolution du punk et de son style vestimentaire. C’est là que j’ai découvert le travail de Vivienne Westwood et Malcolm McLaren. C’est ainsi que je suis arrivé aux patchworks avec des visuels de personnalités influentes.

Crédit photo : Muziflow

Comment définiriez-vous d’ailleurs le style d’Usure project ?

Le style de Usure est un mélange de plusieurs influences. Très jeune j’écoutais beaucoup de musiques branchées hip hop US par le canal de mon grand frère très connecté dans les années 90, il m’a fait évoluer avec des classiques tels que TLC, Tupac… des musiques un peu soul comme All for One. Bien plus tard quand je suis allé terminer mon lycée au Maroc, mes influences ont évolué je suis passé du hip hop à la découverte de la musique rock et punk en écoutant des artistes comme Led Zeppelin, Metallica et Nirvana. Mise à part la musique, les films et les dessins animés ont aussi joué un rôle dans l’évolution de mon travail.

Comment sélectionnez-vous les pièces que vous retravaillez ? 

Le projet était accès à ses débuts, essentiellement sur des chemises à carreaux méticuleusement sélectionnées en fonction des couleurs et des assemblages qui peuvent matcher avec l’image que je veux mettre sur chacune d’entre elles. Pour les jeans j’ai une affection particulière pour les Levis 501 ou Bootcut ils sont indémodables et même quand ils deviennent vieux avec les déchirures je trouve cela formidable et pour moi c’est un toile pour exprimer ma vision du recyclage.

Crédit photo : RKN Visual

La fusion entre le hip-hop et le rock semble tout à fait naturelle sur vos pièces. 

Le streetwear et le rock ont été toujours quelque chose d’inspirant pour moi par les looks et les mouvements qui ont évolué dans le temps. Les rockeurs ont lancé énormément de tendances que l’on retrouve aujourd’hui dans la street-culture et le hip hop. Par exemple le guitariste Slash du groupe de rock Guns N’Roses portait des Jordan ou des Santiags sur un jeans slim. J’ai aussi découvert la plateforme Tumblr en 2013 où chaque jour tu pouvais trouver un nouveau look ou des nouvelles marques issues de la rue c’était un peu le Instagram de la période.

On retrouve le visage de plusieurs célébrités sur vos vêtements. Quelles sont ces personnalités et pourquoi les avoir choisies ? 

Jimmy Hendrix, Kurt Cobain, Martin Luther King, Mohamed Ali pour ne citer qu’eux parce qu’ils me viennent en-tête mais pour la plupart ce sont des artistes, des politiciens ou des sportifs. Le lien qu’ils ont tous en commun c’est la liberté d’expression que ça soit par leurs talents musicaux ou dans leur discours politiques ils parvenaient à nous transmettre un message. En les mettant derrière une chemise c’est une façon de leur rendre hommage.

Pour plus d’upcylcing, retrouvez tous nos articles sur le sujet ici. Et rendez-vous sur le site d’Usure project pour le prochain drop de Stéphane Kouamé.

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