La France est-elle prête pour ces nouveaux artistes FR qui ont fait le choix de chanter en anglais ?

Si leurs publics semblent ravis, les playlists françaises et les majors semblent encore réfractaires. Entretien avec trois artistes qui veulent faire bouger les lignes.

Crédit photo : BERGMANN/ – Mikano/Yann Dubois – Eylia/ANCRÉ

Chanter en anglais quand on est un artiste français n’est pas une première. En tout cas dans la pop. Mais une série de newcomers, piochant davantage dans le répertoire rap et rnb, vient jouer les trublions dans une industrie musicale française avalée par la hit machine. Alors quand on est un artiste en devenir, et qu’on a choisi de préférer l’anglais au français, les obstacles sont plus grands à franchir. Invisibles dans les playlists françaises, mais aussi non joués en radio, Eylia, BERGMANN et Mikano, trois artistes FR qui ont fait le choix de textes en anglais, nous racontent comment ils tentent de se frayer un chemin, sans céder aux diktats de l’industrie du disque.

ANCRÉ : Première question assez straight to the point (et en franglais) : pourquoi avoir choisi de chanter en anglais ? Quelle a été votre première intention ?

BERGMANN : J’ai arrêté l’école à 15 ans parce que j’en avais assez d’être en échec scolaire et à cette période je regardais énormément de films et la plupart des films étaient en anglais. Je suis devenue bilingue à force, et m’amusais même à faire des accents différents. L’anglais c’est mon éducation de moi-même à moi-même. C’était mon truc à moi. Que j’avais appris seule. J’avais pas le bac mais j’étais bilingue. 

Eylia : J’ai commencé à m’intéresser vraiment à la musique autour de mes 15 ans, à ce moment-là j’écoutais énormément de musique venant des États-Unis et du UK, du jazz, de la soul, du rock. C’était une référence évidente quand j’ai commencé à chanter, à composer. S’exprimer/écrire en anglais est bien plus facile qu’en français pour moi, on peut se contenter de dire des choses simples qui parlent à tout le monde. J’ai l’impression que pour écrire une vraie belle chanson en français, ça demande plus de technicité, plus de poésie, les mots ont plus d’importance. 

Mikano : Ça n’a jamais été un choix conscient, j’ai commencé à écrire en anglais parce que mon père est bilingue. J’ai vécu dans des pays où l’anglais était la langue de communication principale et j’ai forgé ma culture et mes goûts musicaux à l’écoute d’artistes anglophones dès mon plus jeune âge. C’est juste naturel, je ne me suis jamais posé la question en vrai… Après tout on est en 2021, tout est possible.

« En France, ça peut être une difficulté car en effet on ne sera pas valorisés dans les playlists françaises entre deux rappeurs francophones. »

Mikano

Quel est votre rapport à la langue française ? 

BERGMANN : Je suis dyslexique, déscolarisée donc l’école à voulu me faire croire que j’étais nulle. Seulement j’ai eu la chance d’avoir été élevée par une maman comédienne qui avait l’art de me faire entendre les mots et de m’y donner goût. Le fait de naviguer entre deux langues dans mes chansons et dans ma tête me fait un peu bugger parfois. Après je crois que je chercherais mes mots toute ma vie mais je m’y suis faite je suis comme ça et finalement ça me va. 

Eylia : J’ai toujours été une amoureuse de la langue française. J’ai toujours beaucoup adoré la littérature française, beaucoup lu de poésie, de théâtre, de romans. Je trouve que la chanson française est magnifique voir spectaculaire quand elle est bien écrite, je pense à Gainsbourg, Aznavour, Barbara, Nougaro, ce sont des artistes que mes parents écoutaient beaucoup. Chaque chanson nous plonge comme dans une scène de film, c’est ce pouvoir d’immersion que j’admire chez eux. La langue française est d’une richesse et d’une beauté immense mais à mon sens il faut savoir la manier avec audace pour l’inscrire dans un art. J’ai déjà écrit plusieurs textes en français mais ils sont trop chargés en émotions pour que je puisse les interpréter, à l’occasion j’aimerais beaucoup écrire en français pour d’autres artistes. 

Mikano : C’est la langue que je parle tous les jours mais pour autant qui ne s’inscrit pas naturellement dans mon processus créatif, les mots et les verses me viennent plus naturellement en anglais. Je ne suis pas fermé au français mais ce n’est pas une priorité puisque de toute façon je ne vois pas ça comme un renoncement au français quand je crée en anglais.

Et comment avez-vous découvert la langue anglaise ? 

BERGMANN : Dans les films et les séries. À part Malcolm et un ou deux films d’enfance, je suis incapable de regarder un film en VF.

Eylia : Tout d’abord en voyageant. Très vite j’ai dû apprendre à communiquer dans chaque pays où nous allions en famille, avec les gens que je rencontrais. Je trouve ça beau qu’il y ait une langue universelle qui puisse permettre à deux personnes de se comprendre malgré qu’elles aient deux cultures totalement éloignées. Dans mon mp3 j’écoutais énormément de musique venant des USA et du UK, sans vraiment me pencher sur ce que ça racontait. Puis mon père m’a raconté un jour qu’il avait appris l’anglais en écoutant les Beatles, donc c’est ce que j’ai commencé à faire. En fait l’apprentissage de l’anglais a automatiquement été associé à la musique pour moi. 

Mikano : C’est dû aux pays étrangers dans lesquels j’ai vécu durant l’enfance et l’adolescence. Les voyages, les morceaux que j’écoutais. C’était très tôt, ça remonte à très longtemps…

La première chose, peut-être de manière stéréotypée, quand on découvre qu’un artiste a fait le choix de chanter en anglais, on se dit que c’est pour viser un marché international. Est-ce que vous avez réfléchi comme ça ? 

BERGMANN : Non, franchement pas, j’ai jamais vu le marché international comme un truc à part. Je vois le marché de la musique dans le monde et tous les artistes en font partie. C’est la musique qui prime si elle est juste, sincère, de qualité, elle sera vite écoutée de toute part et c’est sûr que c’est un but en soit, d’écrire quelque chose d’universel. Quelle que soit la langue. J’écoute de la musique turque, italienne, espagnole, ou d’artistes pas du tout anglo-saxons qui chantent en anglais et je doute que leur but premier était de faire les VMA’s aux States ou même d’être écoutés par une parisienne dans sa chambre d’ado. On ne sait jamais où la musique va voyager et c’est ça qui est magique aussi.

Eylia : Ça ne m’était jamais passé par la tête au début. Mes artistes favoris chantaient/rappaient en anglais, je voulais juste faire pareil. Puis avec le temps on se rend compte que si ces artistes-là ont une portée aussi populaire, c’est parce que l’anglais fait que tout le monde les comprend, leur fanbase ne se limite pas à un pays avec une langue spécifique, donc évidemment c’est un avantage pour se faire connaître hors de ses propres frontières.

Mikano : Pas du tout. Les artistes sont avant tout des créatifs et quand on écrit dans sa chambre pour la première fois, on ne pense pas à sa stratégie de sortie mais à faire de la musique dont on peut être fier. C’est une langue quasi-universelle et qui peut toucher le plus de monde, donc si ça arrive par l’anglais c’est tant mieux. 

Est-ce que ce n’est pas aussi se fermer quelques portes, comme par exemple le non accès au playlist FR qui permettent de faire tourner un hit ? 

BERGMANN : Si ! C’est un gros risque à prendre. Les plateformes ont compris qu’il fallait nous donner une belle place et elles le font et je trouve ça très cool et smart de leur part. Mais les radios c’est quand même compliqué. J’écris aussi en français mais je ne sacrifierai jamais l’un ou l’autre. Les deux font partie de moi. Aux autres de suivre s’ils le veulent. On est là. 

Eylia : Ah si complètement ! Surtout en France, on a ce système de quota, on cherche la prochaine Angèle à chaque coin de rue… Aujourd’hui sur les plateformes les grosses playlists sont les playlists éditoriales, donc toute la place est prise par les artistes de labels majors. Forcément ils doivent faire streamer les artistes sur qui ils mettent des gros moyens et des gros contrats, ils ont des objectifs de rentabilité à remplir. Nous à côté de ça on ne fait pas le poids c’est évident, même si notre musique peut s’avérer souvent plus qualitative… 

Mikano : En France, ça peut être une difficulté car en effet on ne sera pas valorisés dans les playlists françaises entre deux rappeurs francophones, il s’agit juste d’élargir ses horizons promos et de parler aux bonnes personnes. C’est une difficulté quand même très présente de réussir à rentrer en contact avec la presse et les plateformes étrangères. Après ça crée quand même quelques opportunités sympas, parce que l’anglais m’a permis une couverture presse au UK et USA avec des parutions comme The Fader. Encore une fois, sur Internet en 2021, tout est possible. On peut péter dans un pays où on ne vit pas. 

Votre label vous a-t-il d’ailleurs conseillé sur ce sujet ?

BERGMANN : Non pas vraiment. Ils sont fous dans mon label et c’est ça que j’aime. Ils sont fous parce qu’ils laissent libres cours à ma créativité. Et j’ai une assez grande liberté. Ils m’ont par exemple permis d’avoir deux chansons en français dans un album à 90% anglais. Faut être audacieux je trouve. Je respecte beaucoup les gens qui prennent des risques. Bisous à eux.

Eylia : Aujourd’hui je n’ai pas de label, je suis indépendante. Mais la totalité des labels français que j’ai pu approcher ou des journalistes qui m’ont interviewé m’ont posé la question de savoir pourquoi je ne chantais pas en français. À la fin c’est pénible, car la musique que j’ai pu envoyer à des labels était le résultat d’années de travail, où j’y ai mis mon énergie, mes émotions les plus profondes, j’avais réalisé mes propres clips, tout produit en indépendante. Et au lieu de soulever cet accomplissement on se contentait de me répondre que si c’était en français, ils auraient signé le projet. Comme si c’était une condition sine qua non…. Ou alors on te met directement dans une case, j’ai aussi entendu : « on a déjà une chanteuse de Rnb en anglais« . Une fois un journaliste m’a rétorqué « ah tu chantes qu’en anglais, tu te crois trop bien pour la France ? ». Comme si mon but en chantant en anglais était directement prétentieux et trop ambitieux. 

« Au lieu de soulever cet accomplissement on se contentait de me répondre que si c’était en français, ils auraient signé le projet. »

Eylia

Pensez-vous que le public arrive à vous identifier et à vous placer dans le paysage musical français ? Disons-le, est-ce que ça ne crée pas une certaine distance finalement ?

BERGMANN : Pour moi non, cette langue a été ma meilleure amie, dans mes moments d’ado déprimée, dans mes moments de vie importants, dans l’intime. Donc s’il y a une distance qui se crée j’en suis désolée plus qu’autre chose moi je parle de tout dans mes chansons, je n’ai pas de tabous. Mais à vrai dire je pense qu’en matière de musique les émotions passent, même d’une langue à une autre. Après je peux leur translate en DM sans problème (rires). Ça m’est déjà arrivé.

Eylia : Je pense que pour l’instant le public qui nous identifie en France est un public assez niché et restreint. À mon sens notre musique ne deviendra jamais populaire en France. Ce qui est complètement paradoxal quand la musique de Beyoncé ou de Drake l’est par exemple. Mais en France, j’ai l’impression qu’on considère que si tu es français, tu n’as pas cette légitimité et crédibilité de chanter en anglais, les ricains ou les anglais sont très capables de le faire eux-mêmes et ils le font déjà assez bien. C’est une distance qui a été instaurée à tort par les labels majors, la radio, les institutions comme les Victoires de la musique, qui veulent mettre en avant la musique comme un bien de consommation, ça doit aller vite, être efficace, compréhensible, rentable. Ils ne sont pas encore ouverts à prendre des risques avec des artistes qui expérimentent ou qui diffèrent simplement de ce qu’on a l’habitude d’entendre. C’est un marché comme un autre après tout. 

Mikano : Je n’ai pas la sensation que ça crée de la distance puisque de plus en plus de jeunes parlent anglais très tôt et que mes supporters continuent de grandir en France et en dehors. Certains apprécient le fait que des artistes ramènent en France ce son qui n’existe pas forcément en français. Je dirais plutôt que ce sont les médias qui ne mettent pas forcément en avant ces artistes-là et non les personnes extérieures au milieu qui se contentent juste d’écouter de la musique peu importe d’où elle vient.

Que vous dit votre public justement à ce sujet ? Est-ce que votre public est plus international que français ou l’inverse ? 

BERGMANN : J’ai vu qu’en deuxième dans mes stats d’écoutes j’ai les US ex aequo avec le Japon c’est rigolo. Et en même temps je me sens très proche de mon audience française, sur Insta je parle en français la plupart du temps et personne ne s’est plaint jusqu’à maintenant.

Eylia : De mon côté les gens qui m’écoutent ne m’ont jamais posé la question, certains pensaient même que j’étais anglophone jusqu’à ce qu’ils m’envoient un message en anglais et que je leur répondre en français ! Ça prouve bien que pour eux ça ne fait aucune différence. Mon public est autant international que français. Par exemple lorsqu’on a sorti le titre « Blue Sky » avec Lou Berry, on ne sait pas comment ni pourquoi mais il a fait un carton en Géorgie (Europe de l’Est). On a été invités à jouer au Black Sea Jazz Festival à Batumi au milieu d’un line up comme De La Soul, Jamiroquai, Cory Henry… Le public connaissait les paroles par coeur, ils étaient complètement hystériques, c’était vraiment impressionnant comme expérience. Pour moi c’est vraiment la preuve qu’en chantant en anglais la musique touche tout le monde, à des endroits où on ne l’attend pas, ce qui est encore plus gratifiant. 

Mikano : Mon public me pousse à continuer de faire ce que je fais. Ils ont l’air d’apprécier ce côté outsider. Quand je commençais on me demandait souvent pourquoi je ne rap pas en français mais ça fait longtemps qu’on ne me pose plus cette question et je t’avoue que ça fait du bien (rires).  Mon public est majoritairement français mais depuis la sortie d’Akwa (son nouvel EP, ndlr) je reçois beaucoup de demandes de collaborations étrangères, ainsi que de nouveaux supporters venant d’autres pays européens, mais surtout en Afrique et au Canada. 

Comment travaillez-vous cette langue anglaise ? Apprenez-vous les slangs et expressions du moment, et si oui par quels moyens ? 

BERGMANN : Sans m’en rendre compte comme depuis toujours. C’est peut-être le seul truc dans ma vie qui m’a demandé aussi peu d’effort. J’ai galéré souvent à assimiler des choses bien plus simples mais ça c’était une évidence. Alors parfois je vais entendre un mot neuf mais que je ne vais pas forcément l’utiliser dans mon travail, certains slangs n’ont rien à faire dans mon vocabulaire à moi parce que je ne viens pas d’un environnement qui justifierai que je l’utilise. C’est important pour moi de rester crédible dans ce sens-là. 

Eylia : Je ne la travaille pas, pas consciemment du moins. Je continue d’écouter des tonnes de sons en anglais, quand il y a un mot qui m’interpelle dans la chanson je vais aller checker la traduction, sinon ça m’arrive aussi beaucoup d’aller voir les lyrics quand j’écoute une chanson pour la première fois. Mais pour moi le meilleur moyen de pratiquer c’est surtout de parler avec des gens, c’est comme ça qu’on en apprend plus sur les slangs, petites expressions, jeux de mots etc… Les français ont toujours peur de parler en anglais quand il y a un étranger à la soirée, moi ça m’a rendue plus confiante, dans mon vocabulaire, mon accent, ma prononciation… 

Mikano : Je ne la travaille pas forcément je parle l’anglais depuis mes 12 ans et je parle souvent anglais avec mes amis d’enfance ou d’autres proches. Je me retrouve à parler cette langue tous les jours en vrai.

D’ailleurs piochez-vous plutôt chez les britanniques ou chez les ricains pour votre écriture ? 

BERGMANN : Les deux. C’est l’avantage de ne pas venir d’un pays anglophone on peut se permettre quelques jeux et slaloms entre tous et même inventer des formules qui n’existent pas vraiment mais feraient sens en français et ça devient un peu poétique ou même complètement absurde, ou abstrait. Après il faut toujours le faire en bonne connaissance de cause je crois, pour pas non plus écrire n’importe quoi.

Eylia : Ça dépend des morceaux. Quand je vais écrire un banger destiné à faire danser les gens, je vais employer un vocabulaire simple donc plutôt piocher chez les ricains. Quand je veux travailler un peu plus mes textes, raconter une vraie histoire, je m’inspire des anglais qui ont une sensibilité plus prononcée sur les mots à mon sens. 

Mikano : Je pioche chez moi ! L’écriture c’est personnel. C’est ma vie, mes ressentis, mes expériences. Les influences anglo-saxonnes se font au niveau de la musicalité seulement. Pour l’écriture, je ne regarde personne.

Avant on voyait ça surtout dans la pop/folk française, maintenant ça glisse doucement vers des artistes rap et rnb français. Comment expliquez-vous ce changement ? 

BERGMANN : Très sincèrement je pense que ça a toujours été un peu le cas mais que les labels étaient très réfractaires à ça jusqu’il y a peu de temps. Maintenant ils commencent à s’ouvrir à l’idée, forcés de constater qu’ils passeraient encore à côté de trucs chanmés, s’ils continuaient à s’attacher à de simples principes. Au lieu de potentiellement faire de nous la concurrence des anglo-saxons. Et pourquoi pas finalement (rires). J’avais entendu dire que Christine and the Queens avait écrit son premier album d’abord en anglais et qu’on lui avait demandé de le traduire pour pouvoir signer. Je pense qu’on peut aisément faire les deux et même simultanément si on le fait bien. 

Eylia : Je suis fan de ces artistes qui mélangent les deux langues, je citerai Christine and the Queens, Lolo Zouai, Lala &ce… La preuve que ça plaît au public aussi, voire même ces artistes-là se sont construites grâce à leur franglais ! Dans un cercle plus rapproché, 99% des artistes que je côtoie chantent ou rappent en anglais. Je pense que c’est dû au fait que notre génération ne connaît pas de modèle, de référence d’artistes français actuel qui nous font rêver. Il y en a eu par le passé, mais je trouve qu’on ne se retrouve pas, on ne s’identifie pas dans les artistes francophones d’aujourd’hui. Donc forcément on prend l’inspiration ailleurs. Je ne dénigre absolument pas la musique francophone d’aujourd’hui et il y a plein d’artistes que j’adore, mais quand on parle de Frank Ocean, de James Blake, d’Amy Winehouse, de Burna Boy, c’est de la musique qui nous parle d’avantage que ce qui passe en radio en France. Ça n’est pas pour rien que les gros artistes francophones s’en inspirent, Aya Nakamura, Hamza, le retour de la drill avec Gazo.

Mikano : On est en 2021. C’est juste l’évolution de la consommation de musique. Tout le monde a du Migos dans son téléphone alors pourquoi ne pas chanter en anglais ? Tu vas dans une boîte hip hop à Paris on va te passer plus de sons US et UK que de sons français par exemple. 

Pour suivre les projets de Mikano, Eylia et BERGMANN :
@mikano__
@_eylia
@bergmann_emma

14 juin 2021

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