Jeune Créateur FR : Caelon, la marque genderless inspirée par le Sénégal et le Congo

Le jeune label ouvre la voix vers plus de singularité et de diversité à travers ses créations.

Crédit photo : Emma Boudon

Du mot caméléon est né Caelon, label français créé par les jeunes créateurs Sali Ntumba Yabu et Tidjane Tall. Ensemble, ils dessinent les pièces qui reflèteront la singularité de celui ou celle qui les porteront. Les créations non-genrées et respectueuses de l’environnement de Sali et Tidjane témoignent de leur profond souhait de briser ces normes toujours plus ou moins ancrées dans notre société actuelle et de partager leur vision de la diversité. Qu’on se sentent libres et confiants, c’est ce qu’ils veulent par dessus tout que l’on ressente en poussant les portes de Caelon. Rencontre avec Tidjane, le co-fondateur.

ANCRÉ : Depuis quand imaginez-vous vos propres créations et qu’est-ce qui vous a donné envie de lancer votre propre marque ?

Tidjane, co-fondateur de Caelon : Depuis le jour où l’on s’est dit que l’on voulait créer une marque ensemble. On a tout de suite dessiné et commencé à rêver et à planifier ce que l’on voulait représenter et exprimer à travers les vêtements. On s’est connu au collège et c’est devenu un projet commun au début du lycée, on était passionnés de mode et d’art en général, on avait vraiment nos styles et inspirations respectifs, mais tout était quand même liés. Malgré la passion, on savait très bien qu’il fallait commencer quelque part, mais étant jeunes et étudiants mais pas dans la mode, on ne savait pas vraiment par où commencer. Mais ça ne nous a pas découragé, au contraire.

Où puisez-vous vos inspirations ?

Pour Caelon, c’est principalement le message. L’esprit de Caelon, c’est d’assumer sa singularité, ses goûts et sa personne. On puise beaucoup dans nos cultures respectives aussi, Sali est congolaise et moi sénégalais, libanais. On essaye de faire plusieurs clins d’œil et d’ajouter les perceptions respectives de nos cultures. C’est une façon aussi pour nous d’explorer qui nous sommes, et d’où nous venons. En plus de ça, on est beaucoup inspirés par le futurisme et le surréalisme, on a hâte d’apporter ça à Caelon très bientôt.

Comment décrivez-vous votre processus créatif ?

Il commence généralement par un thème, ou juste un sentiment qu’on veut exprimer. Par exemple pour notre première collection « In my Skin », c’est en se baladant avec Sali dans le quartier de Sentier et Saint-Pierre à Paris qu’on a voulu basé la collection autour des tissus et de leurs différentes textures. Ça nous a permis d’explorer plus profondément le concept « In my Skin ». Ensuite, on dessine plusieurs looks/croquis, on essaye déjà de penser à la direction artistique du shoot et on essaye ensuite de redescendre les idées et de cadrer le tout pour amener l’idée originale au produit final. On a mis du temps avant d’être rigoureux dessus, parce qu’au début, c’était vraiment du feeling plus qu’autre chose ! Mais c’est important de commencer par ça, on en apprend tous les jours, c’est le plus enrichissant dans ce qu’on fait.


Que souhaitez-vous transmettre à travers vos créations ? 

Inviter le client dans notre histoire. On crée des pièces singulières afin justement de pousser les personnes à exprimer leurs singularités. Notre objectif est que lorsque quelqu’un achète une de nos pièces, elle ressente notre identité dans le vêtement et y ajoute la sienne en portant la pièce comme elle le souhaite. Parce qu’au final, c’est cette personne qui va faire vivre le vêtement à sa manière.

Vous mettez un point d’honneur au multi-culturalisme. Comment décririez-vous la place de la diversité dans l’industrie de la mode aujourd’hui ?

Je pense qu’on a longtemps perçu une même image du monde de la mode. Mais aujourd’hui, cette image est révolue. Tout évolue, tout change et dans le bon sens pour l’instant. Donc la place de la diversité est là et ne cessera pas de grandir. C’est ce dont l’industrie, et le monde en général, a besoin. 


Comment voyez-vous l’évolution de CAELON dans les années à venir ?

C’est une question qu’on adore, parce que ça nous permet de remettre nos rêves et objectifs en face de nous pendant un moment. On aimerait beaucoup constituer une petite équipe autour de Caelon pour faire grandir la marque sur plusieurs aspects, avoir plusieurs autres pop-ups et pourquoi pas notre première boutique. On a toujours rêvé de notre premier défilé, je le visualise vraiment dans quelques années (on espère se débarrasser du Covid bien sûr !). Il y a tellement de choses qu’on voudrait faire et créer, pour amener Caelon bien plus loin qu’une simple marque de vêtements.

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12 janvier 2022

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