Studio Visite : Kevin Douillez encore une petite pépite venue de Belgique

L’artiste peintre entièrement autodidacte nous offre une ballade dans son atelier à Bruxelles.

Crédit photo : Gauche/Estelle Parewyck:

ANCRÉ : Kevin parlez-nous de votre atelier, on aurait envie d’y être. 

Kevin Douillez : C’est un endroit magique, la lumière de l’extérieure vibre à l’intérieur grâce aux nombreuses fenêtres, l’ambiance y est très particulière. L’espace est rempli d’antiquités, de centaines de livres. J’y ai installé un énorme fauteuil d’où j’observe mes toiles en cours de création. L’atelier est vaste, j’y ai la place dont j’ai besoin. Il est nécessaire pour moi de pouvoir travailler dans un espace ou je peux entièrement me lâcher. 

Crédit photo : Estelle Parewyck

Vous avez expliqué que c’est une séparation amoureuse qui a déclenché votre envie de peindre. Avant ça, vous n’aviez jamais touché à la peinture ? 

KD : C’est une rupture difficile qui m’a complètement bousculé. Une période de ma vie où la remise en question était constamment présente, j’approchais la trentaine, j’étais perdu en tous points ! Lorsque qu’un ami m’a proposé de partager un espace dans cet atelier, j’y ai vu une excellente opportunité que je devais saisir. J’ai commencé à peindre dès le lendemain de façon compulsive, c’est devenu addictif et thérapeutique. Quelques mois plus tard, en janvier 2020, je réalisais ma première exposition “therapy”. Mais j’ai toujours eu une très forte attirance pour la création. Depuis mon enfance j’ai le besoin d’utiliser mes mains pour modifier et créer des choses. À mes 13 ans je me suis essayé à la peinture et ce fût un moment marquant. Étant un grand rêveur de nature j’ai très vite ressenti une attirance pour ce monde merveilleux de l’art.

“Je ne peins pas pour le succès mais pour le développement créatif, c’est magique et très addictif.”

Crédit photo : Droite/Estelle Parewyck

Vous avez réellement trouvé votre style de peinture autour de vos 30 ans. Racontez-nous cette révélation. 

Je pense que mon style évoluera sans cesse au fil du temps, mon style se définit de plus en plus mais je n’ai pas envie de m’imposer quoi que ce soit, je veux me surprendre moi même et continuer d’explorer sans cesse mon art. Je ne peins pas pour le succès mais pour le développement créatif, c’est magique et très addictif.

Vous ne pouvez pas travailler sans musique. Elle ressemble à quoi la playlist de Kevin ? 

Je me réveille et je m’endors avec de la musique, elle m’accompagne dans ma mélancolie, dans mes moments de joie intense, elle guide mes gestes. Ma playlist c’est des chansons envivrantes, le genre de chanson qui te donne envie de te surpasser, des musiques intenses qui accompagnent mes mouvements sur la toile. J’ai besoin de m’évader quand je peins, oublier la réalité pour laisser la magie opérer. Mon coup de cœur du moment : Gidge – Midra

Votre palette de couleurs est joviale. Comment en êtes-vous venu à ces nuances colorées ? 

Croire que tout est possible, c’est ça qui a rendu ma palette joviale. Mes premières pièces n’étaient pas du tout colorées. Depuis lors, le cheminement fût parfois stressant, le regard des gens bien trop critique et la peur d’échouer trop présente. Mais la peinture a façonné la personne que je suis aujourd’hui, au fil des mois, j’ai travaillé sans relâche, à me dépasser sans cesse. Je suis fier du processus accompli depuis le début ! 

Parlez-nous de votre technique de peinture. Vous alliez acrylique, pastel et peinture à l’huile c’est bien ça ? 

Je ne parlerai pas technique, je n’ai jamais pris un cours de peinture. Je suis autodidacte, j’ai appris seul en expérimentant sans cesse divers techniques. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que j’affectionne les mélanges de styles, de couleurs, de matériaux; c’est cela qui, selon moi, rend mes peintures vivantes. 

On retrouve souvent un petit personnage au centre de vos toiles. Est-ce que ce serait des autoportraits déguisés ?

Ces personnages s’identifient à des rencontres, des gens qui me marquent au fil du temps, à des rêves. Il y a toujours une signification derrière ces personnages. J’ai un frère jumeau, bien souvent les portraits que je réalise sont en duo, c’est un clin d’oeil à cette belle relation que j’ai avec mon frère.

Vos influences ne sont autres que Jean Michel Basquiat ou encore Mark Rothko. Qu’est-ce qui vous fascine chez ces artistes ?  

Le génie et l’audace de Basquiat m’a toujours fasciné et a consruit ma façon de peindre. Il a inventé son propre language. Quant à Mark Rothko, j’ai été happé par les grands aplats de couleur sans qu’il soit possible d’identifier clairement l’émotion visuelle créé par son pinceau. Dans mon temps libre, j’aime regarder des documentaires sur les différents artistes qui m’inspirent, les regarder travailler est ce qui me fascine le plus, Au delà de la technique, c’est leurs univers et leurs personnalités hors du commun qui résonnent comme un écho en moi. 

Vous êtes installé à Bruxelles. Qu’est ce que vous inspire cette ville ? 

Ce sont les personnes qui m’inspirent à Bruxelles. Les diverses nationalités qui y vivent font de cette ville consmopolite un puits d’inspiration et de rencontres incroyables. Cette ville est très active dans le milieu de l’art, beaucoup d’expositions y sont organisées chaque année, c’est la ville parfaite pour débuter en tant qu’artiste. Les bruxellois sont chaleureux, authentiques et leur folie est enivrante. 

Retrouvez le travail de Kevin Douillez sur son site et sur son compte Instagram.

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