SHEIN est accusé d’utiliser des dark patterns : mais c’est quoi exactement ?

Le Bureau européen des unions de consommateurs a déposé une plainte contre SHEIN. Le motif ? Le recours du géant de l’ultra-fast-fashion aux “dark patterns”, des algorithmes mis en place pour pousser à la consommation.

Crédit photo : UFC-Que Choisir / Hurree

Déjà dans le viseur de la Commission européenne pour pratiques trompeuses ou abusive, SHEIN doit de nouveau rendre des comptes. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) vient en effet de saisir la Commission pour dénoncer l’usage de “dark patterns” par la plateforme. Un terme qui renvoie à des techniques de manipulations digitales poussant les utilisateurs à la consommation. Pour faire simple, lorsque vous vous baladez sur l’application SHEIN et que vous mettez une robe dans vos favoris, si vous êtes bombardés de notifications vous alertant que cette robe ne sera bientôt plus en stock, il s’agit de “dark patterns”. Les notifications d’offres ultra-rapides personnalisées, de réductions éphémères ou encore de livraisons gratuites entrent également dans ce que l’on désigne comme des “dark patterns”. 

Crédit photo : BEUC

Pousser à la consommation

Une pratique qui, selon le BEUC, influencerait les décisions d’achat et orienterait les consommateurs dans leur décision de passer à la caisse ou non. “L’utilisation de dark patterns incitent les consommateurs à dépenser toujours plus d’argent pour des produits de fast fashion, nocifs pour eux-mêmes, pour l’environnement et pour les personnes qui les produisent,” résume Agustín Reyna, le directeur général du Bureau européen des unions de consommateurs.

L’UFC Que choisir, l’une des 25 associations soutenant le BEUC, parle même d’acharnement dans un communiqué et rappelle que “l’application mobile de Shein peut envoyer jusqu’à 12 notifications par jour, souvent rédigées sur un ton alarmiste, créant une impression artificielle d’urgence à acheter”. Des pratiques que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) appelle à signaler, mettant les consommateurs en garde contre ces pièges tendus. Également associée au BEUC, Julie Frère, porte parole de Testachats explique à RTL Belgique : “Il y a trois impacts principaux. Le premier, c’est l’impact financier sur le portefeuille du consommateur qui va acheter beaucoup plus que ce qu’il avait prévu. Il y a évidemment un impact environnemental gigantesque, sachant en plus que ces produits sont envoyés de Chine. Mais aussi un impact sur les conditions de travail vraiment déplorables”

SHEIN, même pas peur ? 

De son côté, l’entreprise chinoise affiche une posture calme et se défend de telles accusations. Dans un communiqué, elle assure travailler “de manière constructive avec les autorités nationales de protection des consommateurs et avec la Commission européenne pour démontrer [son] engagement à respecter les lois et réglementations de l’UE”. Or, selon le droit européen, il est interdit d’user de mécanismes d’incitation dans la promotion d’un produit. Le dossier est maintenant entre les mains de la Commission européenne qui devra statuer si, oui ou non, ces méthodes sont condamnables et, si oui, quelles mesures seront appliquées à SHEIN. 

10 juin 2025

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