À Paris, un Bal des Débutantes pour les « bien nées »

L’institution ultra-élitiste fête même ses 30 ans cette année.

Image de l’édition 2023 via Le Bal Paris

Celles et ceux qui ont été biberonnés à Gossip Girl connaissent déjà l’existence du Bal des Débutantes. Le principe ? Des jeunes filles triées sur le volet, âgées entre 16 et 21 ans, qui font leur entrée dans la haute-société aux bras de leurs cavaliers, tout aussi beaux et riches, pour une cause philanthropique. La version bien réelle et bien française existe. Cette année, elle a lieu au Shangri-La à Paris et les fonds seront reversés à l’Association pour la Recherche en Cardiologie du Fœtus à l’Adulte. Et l’évènement assure être là pour « empower » les femmes.

La prochaine édition se tiendra le 30 novembre prochain et comptera parmi les Débutantes quelques noms déjà bien connus des élites, parmi lesquels Lucia-Sofia Ponti, la petite-fille de l’actrice Sophia Loren ; la princesse Eugénie de Bourbon, fille du prince Louis, duc d’Anjou ou encore Angel Zhang, la fille du réalisateur chinois Zhang Yimou. Toutes habillées par les plus grands couturiers du monde, de Dior à Schiaparelli en passant par Elie Saab ou Chanel. Sponsorisé par le joaillier V Muse, l’événement offre également aux jeunes filles de valser en compagnie de leur cavalier parées de bijoux inestimables. 

Devenir la reine du bal

La traditionnelle « photo de famille » de la version 2023. Crédit photo : Bal des débutantes

Une soirée mondaine enracinée dans la tradition aristocratique (et présentée par Stéphane Bern) en totale déconnexion avec les enjeux politiques et sociaux actuels. D’ailleurs, si le Bal existe depuis les années 1950 en France, ce dernier a été aboli suite aux évènements de mai 68 avant de trouver une nouvelle impulsion en 1994, sous la direction de l’ancienne responsable des relations publiques, Ophélie Renouard. Grâce à son expérience dans les relations publiques, elle s’enorgueillit aujourd’hui de bénéficier d’un réseau assez large pour sélectionner elle-même les filles qui participeront à l’événement, qu’elle contacte dès l’année de leurs 16 ans. Et selon des critères bien précis. 

En effet, si il est préférable d’être “bien-nées” (malgré quelques rares exceptions accordées à de jeunes femmes ayant su briller par elles-même), il faut surtout surtout être “bien éduquées et studieuses”, comme le confiait la responsable de l’évènement à France TV lors des 20 ans du Bal. Et accessoirement, savoir danser la valse. Des critères rétrogrades qui ont, par exemple, exclu Paris Hilton, pourtant l’une des nepo-babies les plus connues du monde, jugée trop sulfureuse par le comité. Un entre-soi bien entretenu qui poursuit la longue tradition des rallyes, dans lequel la jeunesse dorée est censée se rencontrer pour favoriser les mariages endogamiques (entre classe sociale). Alors, le communautarisme n’irait-il que dans un sens ?

27 novembre 2025

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