Rachetée en 2021 par Courir, l’enseigne danoise tente de se faire une place sur le marché féminin de la sneaker premium.
Si vous êtes déjà rentrés au 38 Rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, adresse choisie par Naked CPH pour installer sa demeure parisienne depuis janvier 2024, peut-être avez-vous déjà été accueillis un peu sèchement. Il faut dire que l’ambiance ne semble pas au beau fixe au coeur du Marais. Après une ouverture déjà retardée de plusieurs mois, le revendeur danois, racheté par Courir en 2021, est pointé du doigt par Anaïs N., sa directrice adjointe. Cette dernière accuse son employeur de couvrir des faits de racisme qui seraient survenus au sein de l’enseigne parisienne.
Dans une plainte déposée le 27 août dernier et qu’ANCRÉ a pu consulter, Anaïs N. accuse une autre vendeuse de “injure publique envers un particulier en raison de sa race de sa religion ou de son origine par parole image écrit ou moyen de communication par voie électronique”. La plaignante explique avoir été qualifiée de “sale singe” par cette même collègue. Des faits auxquels elle n’a pas assisté, mais qui lui ont été rapportés.
Face selon elle à l’inaction de sa direction, la jeune femme s’est fendue d’un post sur son compte Instagram pour raconter son expérience au sein de Naked. “Depuis plusieurs mois je suis victime de harcèlement moral et physique, des propos comme « sale singe » ont été prononcés & des vidéos et photos de moi ont été prise à mon insu. Une entreprise qui prône la femme et la diversité mais qui laisse ses employés se faire harceler depuis 8 mois dans ses locaux. En tant que femme noire, je dis stop à tout ça j’ai supporté l’une des plus grande humiliation”, écrit-elle.
“Toutes les personnes qui m’ont fait subir ce harcèlement à part la directrice, y travaillent toujours“, nous précise la plaignante avant d’ajouter “alors que j’ai clairement exprimé que j’étais mal à l’aise en magasin de travailler avec mes harceleurs, rien n’a été fait”.
Une enquête interne en cours
Joint par nos soins, Naked CPH nous informe prendre “l’affaire très au sérieux”.
“Nous vous confirmons avoir été informés des éléments dénoncés par Mme. NGAH ATOUA et sommes mobilisés pour faire toute la lumière sur la situation. Une enquête est actuellement en cours et nous nous engageons à prendre les mesures nécessaires, selon les conclusions de cette dernière. Nous dénonçons fermement les comportements évoqués qui n’ont aucunement leur place au sein de l’enseigne Naked CPH.
L’enseigne Naked CPH s’engage à promouvoir la diversité et l’inclusion. Nous défendons l’égalité des chances et la lutte contre la discrimination, notamment au travers de nos politiques de recrutement et de formations destinées à l’ensemble de nos collaborateurs”.
La directrice adjointe toujours en poste, envisage elle de poursuivre Naked CPH aux prud’hommes.
19 septembre 2024